Barcelone a attendu le dernier moment
Cette élimination, Chelsea pourra bien la ruminer des mois et des mois. Perdre son billet pour la finale de Ligue des Champions dans les arrêts de jeu, il n'y a sans doute pas plus rageant, surtout devant son propre public de Stanford Bridge.
Hier, les londoniens y ont pourtant bien cru. Une ouverture du score rapide (et très belle) d'Essien dès la 9e minute, l'absence pour blessure d'un Henry en grande forme et l'expulsion d'Abidal à l'heure de jeu, toute la belle organisation catalane était sur le point de s'écrouler face à la rigueur britannique. C'est comme si tout était ligué pour que "la meilleur équipe d'Europe" n'aille pas faire un saut en Italie, à Rome, dans trois semaines. Mais il y a un mais ...
Bien loin de l'"orgasme footbalistique" (Louis Henrique) avec le Barca
Et les possibilités de faire le break n'ont pas manqué pour Chelsea. Les penaltys non sifflés aussi. En effet, Drogba (par deux fois) puis Malouda s'écroulait dans la surfac en première temps mais l'arbitre de la rencontre ne bronchait guère et signifiait à chaque fois la poursuite du jeu.
Chelsea a t-il été pris à son propre jeu ? Sans doute oui. L'arbitre a sifflé, comme dans le championnat Anglais, deux voir trois fois moins de fautes en occultant les contacts un peu physiques.
De son côté Barcelone n'a pas montré grand chose face aux assauts des Drogba, Lampard et compagnie. Les hommes de Guardiola sont apparus bien inoffensifs, bien moins tranchants en tout cas que d'habitude. On semblait à des millénaires de la corrida infligée récemment au Real (2-6). Techniquemen, ce fut encore un récital avec Messi à la baguette mais face à une défense moins "gruyère", moins "puzzle" qu'en Espagne, le charme ne fonctionne plus. La paire Alex-Terry n'est pas la première venue.
Le sauvetage d'Iniesta
Mais quand le jeu n'est plus là, il reste néanmoins l'efficacité devant le but pour gagner quelque match. Quelle efficacité alors ? Pas un but en 180 minutes de jeu pour une équipe qui en a marqué 100 en Liga, laissant Chelsea se diriger tout tranquillement vers la finale.
C'est sans compter sur le milieu de terrain espagnol Iniesta, très actif durant la rencontre, qui va littéralement abattre les rèves des hommes de Guus Hiddink en inscrivant un but à la 93e minute, entraînant un véritable pétage de plomb notamment de Ballack et surtout de Drogba (et le mot est faible si vous avez l'occasion de voir quelques images).
Une fureur que Pep Guardiola, entraîneur malgré tout satisfait, admettra "comprendre" en conférence de presse : "Je peux comprendre que Chelsea se sente déçu par l'arbitre" "Ils se sont procurés des occasions. Mais on sentait qu'ils nous respectaient, qu'ils nous craignaient. A onze contre onze, c'était difficile, on a beaucoup souffert, alors imaginez à dix contre onze" (citation l'Equipe).
Comme quoi, le football est jeu et c'est Barcelone qui gagne à la fin.