Et pendant ce temps ... que devient Lance Armstrong ?
La semaine dernière, au départ de ce 100e Giro de l'histoire, toute l'Italie n'avait d'yeux que pour un seul homme : Lance Armstrong. Après plus d'une semaine de compétition, où en est-il ? Retour d'enfer ou coup médiatique ? L'Américain fait beaucoup parler.
Le premier Giro pour Armstrong
De retour à la compétition après quelques années finalement peu sabbatiques (actions pour son association contre le cancer dont il a été malade puis guéri, différents cross à travers l'Amérique ...), l'Américain n'a pas choisi la plus petite équipe pour revenir dans le peloton. En portant les couleurs de l'équipe Kazakh Astana, il rejoignait ainsi des cadors tels qu'Alberto Contador, le vainqueur du Giro l'an passé et le Tour 2007, présenté comme son successeur ("Contador a beaucoup à apprendre" a t-il néanmoins rectifié), ou bien son compatriote Levi Leipheimer. De quoi espérer voir le grand Lance jouer les premiers rôles pour son tout premier Tour d'Italie.
Un réel tour de force médiatique pour les organisateurs de la course, attirant à la fois plus de spectateurs (notamment des USA), plus de journalistes et de sponsors.
Des débuts compliqués ...
Au bout d'une semaine de course, le bilan de l'Américain est bien loin de son glorieux passé : 25e à 4 min 39 du leader Di Luca. Dès le premier contre la montre par équipe, il a été distancé par ses coéquipiers dans les derniers 400 mètres avant de finir seul l'étape. Et si les étapes relativement planes lui conviennent et ne lui font pas perdre de temps sur les meilleurs, les cols italiens permet en revanche d'entrevoir les limites actuelles d'Armstrong. En fin de semaine, il a ainsi perdu plus de 4 minutes sur la tête de course !
Dès que la pente s'élève, il propose un visage nouveau que le public ne lui connaissait pas encore, le visage de la souffrance. Hier si à l'aise dans les Alpes ou les Pyrénées et aujourd'hui distancé par l'avant garde du peloton des Di Luca, Menchov et Sastre.
Et les grandes étapes de montagne ne se sont pas encore montrées ...
... mais prévisibles
Toutefois, il convient de relativiser ce classement. En effet, Armstrong vient tout juste de reprendre le cyclisme professionnel et, de plus, il a lourdement chuté en début d'année, se blessant à la clavicule. A l'époque, sa participation au Giro sinon au Tour de France était remise en cause alors que le coureur Astana en avait fait ses objectifs principaux. Gagner n'est donc pas dans ses plans, juste jouer son rôle de coéquipier modèle pour Leipheimer (4e). Ce n'est plus lui le leader de l'équipe et il le sait.
Repreneur d'Astana : info ou intox ?
Verra-t-on Lance Armstrong au Tour de France ? Ce n'est pas si simple parce que l’équipe kazakhe Astana manque cruellement de fonds. Frappés par la crise économique, les sponsors réunis autour de la holding Samruk-Kazyna n’ont plus les moyens de payer les coureurs (s'ajoutant à l'imbroglio d'un retour de Vinokourov). Armstrong court gratuitement mais aurait la possibilité investir les fonds nécessaires, et prendre le contrôle de l’équipe. Armstrong a déclaré qu’il faudrait 10 millions de dollars (7,5 millions d’euros), et envisage de trouver des capitaux américains.
Et dans ce qui serait l'"Armstrong Team", l'Américain n'oublie surtout pas l'Espagnol Alberto Contador : « Si j’étais le boss de l’équipe, je le voudrais chez moi. Je ne le laisserai pas partir. C’est sûr que je devrais mettre le prix, mais c’est le meilleur dans notre sport actuellement. Si tu veux faire quelque chose dans les 5 à 10 années à venir, tu dois tout faire pour l’avoir avec toi. »
(source : RMC.fr)
Le tracé du Tour d'Italie 2009 qui attend les coureurs au long des trois semaines de course